

LA DENTELLE DE CRAPONNE
«Le fleuri de Craponne »
La dentelle, probablement arrivée des Flandres ou d’Italie par la vallée du Rhône et la Bollène, apparut en Velay à la fin du moyen âge. Sa légèreté, son raffinement et son faible encombrement en faisaient une marchandise idéale pour les colporteurs. Au XVIII siècle, l’enseignement de la dentelle est dispensé par les béates et dans les couvents. En 1680, un certain M. Jouve, marchand de la ville de Craponne, met son fils Jérôme en apprentissage au Puy en Velay pour qu’il apprenne le négoce de dentelle. Il y avait donc de la dentelle à Craponne à cette époque et la production qui devient importante, est exportée vers l’Italie, l’Espagne et l‘Angleterre. Arrive la révolution, avec l’interdiction pour les béates d’exercer leur métier, pour celles du moins qui n’avaient pas prêté serment et la production de dentelle était considérée comme signe extérieur de richesse et de noblesse, ainsi la production de dentelle va s’éteindre complètement pendant une douzaine d’année. Ce n’est qu’en 1800 que s’amorça la reprise de l’industrie de la dentelle pour se concrétiser en 1802 avec l’exposition industrielle de Paris qui prima des modèles présentés par cinq fabricants du Puy. En 1806, le succès se renouvelle et à cette époque il y avait 30000 dentellières permanentes sur la Haute Loire. En 1830, à Craponne, Theodore Falcon crée une fabrique qui compte jusqu‘à 1400 ouvrières. Il part à la recherche de dentelles de toutes époques, de tous pays et incite les dessinateurs à se renouveler. Des fabricants (Surrel, Marsanne, Hauteville, Picard Breul Colomb, Cottier) et des dessinateurs (Rougier) portent la renommée du centre de dentelle de Craponne dans le monde entier et obtiennent des récompenses dans les grandes expositions internationales. Jacques Cottier crée un fuseau perfectionné, écrit un manuel pratique de dentelle au carreau, puis fonde en Chine une école de dentelle selon la technique craponnaise aux motifs de fleurs et de personnages.
Le matériel d’une dentellière :
Tout d abord, LE CARREAU c ‘est le métier à tisser de la dentellière, composé de deux parties :
* la roue, ou rouleau, et la table.
* les fuseaux de grandeur et de poids différents, selon le travail à faire.
Le carton où se trouve le dessin à suivre par la dentellière, les épingles que l’on plante dans le carton et qui servent à maintenir le croisement des fils, le piquaire, grosse épingle qui sert à fixer en bout de carton, le plioir, planchette de bois, ouvragée, qui sert à enrouler la dentelle, la demi aune, fine planchette qui sert à mesurer la dentelle, la boite ou le coffret où la dentellière range ses fuseaux et ses fils, le tour ou dévidoir qui sert à faire passer le fils de l’écheveau sur le fuseau.
Les métiers autour de la dentelle : Le dessinateur qui fait les motifs, le metteur en carte qui reporte le dessin sur le carton de la dentellière, le piqueur qui pique les points marqués sur le carton, la crayonneuse avec une plume d’oie qui fait un trait noir pour le fil et rouge pour le cordon sur les cartons, l’échantillonneuse qui est généralement une excellente ouvrière et qui travaille avec le dessinateur pour le motif, les leveuses qui lèvent le travail fait par les dentellières, la brodeuse qui ajoute des motifs à la dentelle et parfois des motifs en relief, la repasseuse, sa dextérité s’exerce surtout avec les fers spéciaux et surtout sur les grandes pièces.
Aujourd’hui, carreau et dentelle font partie de l’histoire et du patrimoine de Craponne.